Nous reprenons ci-dessous une interview publiée sur le site Internet Locatis.info de Jean-Marc Peyrical, président de l'Apasp qui revient sur les 15 propositions qui ressortent du rapport de Stoléru.
Parmi ces propositions, Jean-Marc Peyrical revient sur la proposition de « suppression du délit de favoritisme » en affirmant que cette mesure est nécessaire.
Cependant, en supprimant cette modalité, nous courrons le risque de voir copinages et influences prendre le pas sur des critères objectifs d'attribution des marchés.
De notre point de vue, il faudrait alléger le poids d'une sanction éventuelle des acheteurs publics, mais surtout ne pas supprimer le délit de favoritisme.
Enfin, rappelons que les entreprises qui répondent et remportent un marché public s'exposent également à de lourdes sanctions. En effet, les acheteurs publics n'hésitent pas à insérer dans les DCE de nombreuses pénalités qui n'ont pas forcément lieu d'être. (pénalités par jour de retard de livraison...)
Le président de l'Association pour l'achat dans les services publics (Apasp), Jean-Marc Peyrical, analyse les propositions du rapport Stoléru en faveur des PME et reconnaît qu'il est nécessaire d'accompagner les PME dans leurs réponses aux procédures de mise en concurrence initiées par les acheteurs.
Localtis : Que pensez-vous du rapport rédigé par Lionel Stoléru ? Jean-Marc Peyrical *: Ce rapport tombe à point nommé à une époque où on entend tout et rien sur cette question de l'accès des PME à la commande publique. Il a l'avantage d'être concis et d'attirer l'attention sur quelques points importants, tout en rétablissant quelques vérités que beaucoup n'osent pas avouer.
Que pensez-vous de la proposition de suppression du délit de favoritisme ? Il s'agit bien évidement d'un point essentiel pour les acheteurs publics.
Et sur la question de l'assistance aux PME ? Le rapport s'appuie sur un principe de réalité bien éloigné de la problématique du SBA : celui de la nécessité d'accompagner les PME dans leurs réponses aux procédures de mises en concurrence initiées par les acheteurs. Plus largement, il s'agit d'aider les PME à mieux connaître le secteur complexe des marchés publics et donc à promouvoir des espaces de rencontre avec les acteurs de la commande publique. A ce titre, le rapport préconise la création d'un réseau d'accompagnement qui serait dénommé France PME et qui s'appuierait sur les structures comme les régions, les services déconcentrés de l'Etat, les organismes consulaires, les experts-comptables ou encore le réseau bancaire Oseo.
D'autres aspects du rapport vous ont-ils particulièrement marqué ? On peut notamment souligner certaines propositions quelque peu provocatrices de toilettage du Code comme celles de la sortie des hôpitaux de son champ, la suppression de l'obligation de publicité dans la presse écrite ou encore la suppression de la double enveloppe dans les appels d'offres. Même si toutes ces propositions ne vont pas avoir pas de suite, elles ont le mérite d'exister et de lancer un débat qui ne peut être que constructif.
* Le président de l'Apasp est maître de conférences à l'université de Paris-XI et avocat à la cour de Paris. |
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