Annoncé le 28 octobre 2020, le deuxième confinement ne suit pas le même scénario que le premier. Les entreprises de TP sont autorisées à travailler. Cependant, malgré cette ouverture, elles reconnaissent n’être pas encore sorties de l’auberge. Leurs inquiétudes se cristallisent sur les « chantiers du quotidien » desquels dépend leur survie.
Une relève du secteur du bâtiment reposant sur la mobilisation des clients
La dépendance des clients, telle est la principale inquiétude des entreprises de TP. En effet, même si elles sont satisfaites des mesures annoncées, qui témoignent de la priorité accordée au bâtiment et aux travaux publics, les entreprises de TP restent conscientes que leur survie économique dépend de la mobilisation de toute la chaîne de production, les clients en premier. Bruno Cavagné, président de la FNTP, tire la sonnette d’alarme : « Au-delà des services publics accueillant du public, c’est bien l’ensemble des services nécessaires à la continuité économique de la Nation qui devront continuer à se mobiliser ». José Ramos, président de la FRTP, se fait l’écho de cette inquiétude et résume assez bien la situation : « c’est une très bonne chose que nous soyons considérés comme prioritaires. Même si nous sommes tous capables de travailler avec des protocoles sanitaires sérieux et efficaces, puisque nous n’avons pas tant de cas dans nos entreprises, il faut que les clients répondent présents ».
Les nouveaux défis à relever
L’un des principaux défis à relever est celui du maintien de l’emploi. La FNTP, à ce sujet, crie gare : « une baisse sans précédent des appels d’offres menace le secteur, au point que les entreprises, en priorité les TPE/PME, craignent un arrêt de l’activité d’ici la fin de l’année, sans une relance massive des projets des collectivités locales ». La relance des commandes se révèle donc extrêmement urgente d’autant plus urgente que la survie des entreprises dépend, comme le dit José Ramos, des « chantiers du quotidien » pourvoyeuses de l’activité locale. Et à la dématérialisation de s’inviter dans cette problématique. Si le télétravail est bien salvateur dans ce contexte de crise sanitaire, ainsi que le fait remarquer le président de la FRTP, il n’empêche que « certains […] n’ont pas accès à des réseaux sécurisés, ni les moyens pour permettre à tous de travailler correctement, de consulter l’ensemble des documents… ».
Autre ombre au tableau, la restauration. Le moment du déjeuner étant « une situation à risque non négligeable, et une responsabilité du chef d’entreprise », comme le relève la CNATP, il serait de bon ton que ce repas puisse être pris « dans des conditions correctes ». Une demande a été donc faite au gouvernement à ce propos, relative à l’autorisation d’ouverture des restaurants afin que le service du déjeuner puisse être fait en extérieur.