Même si l’on note une nette amélioration par rapport aux premiers jours de la reprise, le niveau d’activités observé reste cependant en deçà de la normale. Précisions.
Des activités en baisse d’un tiers par rapport à mai 2019
Selon les dernières estimations, seul 1 % des entreprises sont encore à l’arrêt, une proportion bien inférieure à celle de fin avril qui était de 17 %. Le niveau d’activité n’a pas pour autant, renoué avec la normalité. Il a en effet été enregistré pour le mois de mai, un chiffre d’affaires global inférieur de plus d’un tiers à celui du mois de mai de l’année 2019 (68 %). Si les entreprises tablent sur une amélioration progressive du niveau d’activités d’ici l’été, avec une prévision de 89 %, on signale que la moitié d’entre elles doute de pouvoir retrouver leur niveau d’activité habituel dans les prochains mois.
Avec un tel tableau, les entreprises prévoient une baisse de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 20 % par rapport à celui de l’année 2020. Une proportion remarquable d’entre elles (20 %) pense, au vu de la conjoncture, à diminuer ses effectifs permanents, une mesure qui contredit les intentions de recrutement qui étaient positives au début de l’année. Pour ce qui est de l’intérim qui représente à lui seul, environ 15 % des effectifs, 56 % des entreprises prévoient d’y recourir dans une moindre mesure pendant que 11 % d’entre elles envisagent de la supprimer carrément. L’impact de la conjoncture n’épargne pas le développement de l’apprentissage ; 37 % des entreprises pensent en effet à diminuer le nombre de leurs apprentis pendant que 15% d’entre elles
envisagent de ne plus y recourir.
La faiblesse des appels d’offres, le principal frein au retour à la normale
Un grand nombre des freins à la reprise de l’activité, qui avaient été évoqués par les entreprises peu après le déconfinement, parmi lesquels le manque d’approvisionnement en EPI et l’indisponibilité du personnel, est maintenant passé au second plan. La principale difficulté à laquelle sont confrontées les entreprises est désormais la faiblesse des appels d’offres. Trois quarts des entreprises affirment être inquiétées par cette faiblesse qui engendre un trou d’air dans la commande publique. Le deuxième des blocages à la reprise qu’évoquent les entreprises est la hausse des coûts de production à laquelle une grande majorité (40 %) ajoute les délais de paiement. La baisse de productivité des salariés et les difficultés de trésorerie, eux, ne préoccupent qu’un peu plus d’un quart des entreprises, l’étau se desserrant peu à peu avec les mesures d’accompagnement des entreprises mises en place par le gouvernement.